Les abeilles parisiennes : découvrir leurs secrets

Les abeilles parisiennes : découvrir leurs secrets

Les apparences sont parfois trompeuses… Paris, ville que beaucoup qualifient comme étant stressante, abrite environ 300 ruches, dans des endroits variés et incongrus… et les abeilles parisiennes semblent plutôt à l’aise dans la capitale !

Des ruches placées au cœur de la ville

Dans les Jardins du Sénat, sur les toits de l’Opéra Garnier… On place les ruches au cœur de la ville. Les apiculteurs estiment que ces emplacements stratégiques permettent aux abeilles de trouver tout ce dont elles ont besoin.
La production en miel d’une abeille qui vit en ville peut être 5 fois plus importante qu’en milieu rural !

Il y a 4 autres sites de ruches en projet actuellement à Paris. Les apiculteurs parisiens espèrent une production annuelle en miel d’environ 500kg.

La ville est-elle plus appropriée pour la production de miel ?

Les zones d’apiculture ne contiennent pas de grands espaces verts, et n’offrent que peu de variétés de plantes. En ville, bien au contraire, les parcs sont nombreux, et à Paris, de nombreuses associations, accompagnées du soutien de la mairie de Paris, ont pour but de promouvoir la création de nouveaux espaces verts, et favorisent le maintien de parcs ou de lieux abritant des plantes, tels que les boulevards (dont le nom vient des arbres, les « boules vertes »), et même les balcons des habitants.
A Paris, l’importante diversité des plantes permet aux abeilles de pouvoir « butiner équilibré » !

Pollution dans la capitale

On accuse surtout la pollution. Mais l’AFSSA (Agence française de sécurité des aliments) a effectué plusieurs analyses comparatives. Elle constate que la pollution parisienne est nettement moins dangereuse pour les abeilles. Que tous les engrais et autres produits chimiques dont les champs sont parsemés. Les pesticides sont d’ailleurs responsables d’une surmortalité des abeilles, qui augmente d’année en année.

En ville, la quantité de pesticides est presque inexistante et les températures sont généralement plus douces qu’en milieu rural. De plus, les principaux prédateurs des abeilles parisiennes ne se trouvent pas en ville. C’est le cas du frelon asiatique, craint des apiculteurs du sud ouest de la France depuis plusieurs années.

L’importance de la protection des abeilles parisiennes

Encore une qualité qu’offre la ville aux abeilles ; les jardins parisiens contiennent une telle variété de plantes, en floraison à des périodes de l’année diverses, qu’il est toujours possible, à chaque saison, de butiner. Et pour la majorité des végétaux, la reproduction ne peut pas être envisagée s’ils ne sont pas butinés.

Une abeille butine environ 700 fleurs chaque jour, dans un rayon de 3km autour de la ruche. Le rôle des abeilles est donc indispensable dans l’écosystème, et leur présence est garante d’un environnement équilibré. Elles ramènent chaque jour le nectar et le pollen de près de 225.000 fleurs présentes dans les espaces verts, jardins et terrasses aménagées. De manière plus large, elles contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs et à fruits de la planète, soit plus de 200 000 espèces. Selon l’INRA, 35% de la quantité de notre alimentation et 65% de sa diversité dépendent de la pollinisation par les abeilles.

Une espèce en diminution croissante

Cependant, l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) recense chaque année la disparition de plus d’1/4 des colonies d’abeilles, et cette diminution croissante de l’espèce a engendré la cessation d’activité de 15 000 apiculteurs français dans la décennie, favorisant ainsi la hausse des importations en miel.
Pour remédier à ce problème, la Région Ile-de-France a décidé d’adhérer au programme « L’abeille sentinelle de l’environnement« . C’est une charte nationale lancée en 2005 par l’Unaf, dont le but est d’alerter le grand public sur la situation alarmante de la surmortalité des abeilles et la diminution de l’apiculture.
L’Ile-de-France est la troisième région française à s’engager dans la défense de l’abeille après le Rhône-Alpes et le Languedoc-Roussillon qui ont déjà installé des ruches sur leurs sites.

Les efforts de Paris pour la préservation des abeilles et de l’apiculture :

De nombreux sites de ruches ont été installés dans les jardins parisiens, et parfois même en hauteur, sur les toits de Paris. Vous trouverez la liste de principaux ruchers parisiens à la fin de cet article.

En plus de ces ruches des jardins publics, un bon nombre est également en possession de plusieurs particuliers. Chacune de ces ruches est déclarée à la préfecture de police.
Vous pouvez, vous aussi, implanter votre propre ruche, si vous avez un espace suffisamment grand. Le minimum requis est d’1 mètre tout autour de la ruche. Une ruche demande un travail particulier et assez complexe tout au long de l’année. Les abeilles dépendent d’une réglementation agricole et les ruches doivent être déclarées et immatriculées auprès des services vétérinaires. Le recensement est obligatoire depuis 2010 et doit être renouvelé chaque année.

Plusieurs associations sont spécialisées dans l’apiculture publique ou privée. Parmi eux, l’Unaf, dont nous avions parlé en début d’article, ou encore la Société centrale d’apiculture de Paris.

Outre l’implantation de plusieurs ruchers dans Paris, les jardiniers municipaux participent au bien être des abeilles en favorisant les plantations riches en pollen et en nectar autour des ruches.

Comment se passe la récolte du miel des abeilles parisiennes ?

Le miel produit par les plantes poussant et fleurissant à Paris est très recherché. Outre le travail des abeilles, il est important de souligner le travail fourni par les jardiniers municipaux et par les apiculteurs. Ces deux corps de métiers travaillent de manière complémentaire tout au long de l’année pour apporter leurs compétences à l’entretien des ruches et à la production du miel.
La fête du miel, évoquée un peu plus haut, permet aux parisiens et aux franciliens de visiter les ruchers, goûter le miel de Paris, et aborder les enjeux de l’apiculture avec les apiculteurs.

Que deviennent les abeilles pendant l’hiver ?

Lors de températures négatives, les abeilles adoptent divers comportements leur permettant de laisser passer les vagues de froid, pour se re développer à l’arrivée des beaux jours : elles stockent environ 20kg de miel pour couvrir leurs besoins alimentaires pendant l’hibernation.
De même, le nombre d’abeilles dans la colonie diminue naturellement dès l’automne, générant une quantité alimentaire moins importante. Cette diminution est due à un changement de métabolisme des abeilles nées dernièrement : la population d’hiver peut vivre 6 mois grâce à leurs réserve en graisses, tandis que les abeilles d’été ne vivent que 2 mois maximum.

De même, lors de froids intenses, les abeilles se regroupent en formant une boule, nommée « la grappe », dans le jargon des apiculteurs. Cette boule leur permet de se réchauffer mutuellement et à protéger la reine par la même occasion. Le centre de la grappe peut atteindre une température d’environ 30°C.

Et pour finir cet article, voici la liste des ruchers parisiens :

Rucher Georges Brassens : inauguré en 1986, il accueille environ 4000 élèves parisiens par an. Le rucher compte 15 ruches, sur une superficie de 250m2. Il est possible de le visiter lors de la fête du miel, qui a lieu le premier ou le deuxième weekend d’octobre. A l’occasion de cette fête, le miel réalisé par le rucher est proposé à la vente.

Rucher du Luxembourg

Une école pour les apiculteurs : créé en 1856, ce rucher a pour but de former des apiculteurs aux nouvelles méthodes, aux techniques de préservation des abeilles et à la vulgarisation des connaissances scientifiques. Comme pour le rucher Georges Brassens, la vente du miel produit dans l’année au rucher est proposée lors de la fête du miel, le dernier week-end de septembre.

Rucher de la Maison Paris-Nature

Créé en 1996, ce rucher est situé dans le parc Floral de Paris, à Vincennes ! Ayant une vocation pédagogique également, il est visible depuis le Jardin des Papillons les après-midi du 15 mai au 15 octobre de chaque année. Le rucher fait partie d’un parcours thématique sur la biodiversité proposé au parc Floral, contenant également des structures autour des insectes, oiseaux et murs végétaux.

Autres bois et parcs parisiens

Le bois de Vincennes abrite également depuis plus de 10 ans le rucher de l’école du SNA, route des Batteries et le rucher de l’arboretum de l’école Dubreuil, ainsi que le rucher de l’INSEP, depuis 7 ans.

Le bois de Boulogne, quant à lui, détient un rucher, route de Mortemart, depuis 16 ans.

Le parc Kellermann (13ème)contient un rucher pédagogique composé de six ruches.

Le parc Monceau (8e) contient un rucher de 2 ruches, géré par l’Association l’abeille parisienne.

Le jardin partagé de l’Aqueduc (14ème), un rucher d’environ dix ruches, géré par le Syndicat national d’Apiculture.

Un rucher d’abeilles parisiennes itinérant

Un rucher itinérant est également installé dans le 20° arrondissement (pour le moment !), géré par l’’association « Le parti poétique », liée avec la mairie de Paris.

La Mairie du 4e accueille sur ses toits 5 ruches depuis le 1er mai 2010.

Le rucher pédagogique du jardin d’Acclimatation contient 240 000 abeilles dans 7 ruches, produisant environ 140kg de miel par récolte.

L’association « Abeille, Sentinelle de l’Environnement » gère également des ruchers parisiens, tels que :
Hôtel de Région Ile-de-France – 33, rue Barbet de Jouy 75007 Paris

Les ruches sur le toit de l’Opéra Garnier

Depuis 1982, le rucher pédagogique au jardin du Luxembourg, et 8 ruches dans les jardins du Conseil Régional, rue Barbet de Jouy (7e), sont également gérés par cette association.

Vous voilà maintenant incollables sur les abeilles parisiennes… pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site de la Société centrale d’Apiculture !

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